VIDÉOCLIP BLACKLIGHTS

26 mai 2016

À L’AUBE D’UNE SÉRIE DE CONCERTS ESTIVALE DANS LE CADRE D’ÉVÉNEMENTS MAJEURS ET APRÈS AVOIR ÉTÉ FAIT LAURÉAT DU PREMIER PRIX DE L’HOMME D’INSPIRATION — DÉCERNÉ LA SEMAINE DERNIÈRE PAR LA FONDATION Y DES FEMMES DE MONTRÉAL —, KORIASS RÉITÈRE AVEC « BLACKLIGHTS », UNE POIGNANTE DEUXIÈME VIDÉO SIGNÉE NICO ARCHAMBAULT

Au travers des corps tordus sur la piste, masse aux contours diffus sous l’éclairage rouge-bleu de l’after-hour, une jeune femme avance doucement, presque sereine, vers le fond de la pièce où Koriass semble s’être échu. Frêle, lointaine, ingénue, la voix retenti de nouveau, « mais, t’es où pendant tout ce temps » — un échantillon de la lyrique « Un trou noir au bout d’un appât » des Sœurs Boulay que l’on peine à reconnaître tant il semble appartenir ici à la trame. Deuxième extrait du long jeu saisissant Love Suprême qu’il faisait paraître au printemps dernier — et dont le spectacle sera présenté en supplémentaire au Club Soda le 18 juin prochain dans le cadre des FrancoFolies de Montréal —, « Blacklights », est d’une force rare ; réécriture mélodique du récit d’une mort triste publié au long par le rappeur dans le magazine Urbania au mois d’avril 2015.

La réminiscence, évoquée en chair et en os par le chorégraphe et réalisateur Nico Archambault, soutenu par l’équipe de Roméo & Fils, empoigne, au ventre, donnant aux images d’une grande beauté d’horribles couleurs. Lumineuse, quoique noire, la pièce fait écho au destin tragique d’une fille perdue, d’une vie ordinaire devenue drame. « […] j’évite de regarder dans l’eau, sachant que je suis impuissant à la vue de mon amie qui coule au fond, déjà beaucoup trop tard pour lui tendre la main », écrivait Koriass en guise de chute dans les pages du magazine montréalais. On comprend ici entre les lignes du refrain réverbéré, tout comme dans le regard apaisé de la jeune fille, sur la pellicule, que le temps, si on le saisit, est aussi synonyme de nouveaux possibles